Extrait d' "Une saison en méditation" aux Editions du Cerf de Joshin Luce Bachoux, nonne bouddhiste française : "Quel livre de Krishnamurti ai-je choisi ce jour là pour quelques francs dans une caisse de livres d'occasion sur le boulevard Saint-Michel ? Je ne me souviens pas du titre, juste du déroulé paisible des dialogues entre Krishnamurti et ceux qui viennent lui parler ; à le lire il me vient une impression de parfum de mangues et de soleil couchant,
d'horizons lointains et de buffles paisibles. Et surtout j'entends pour la première fois une personne qui parle le silence. Là je sens en moi une résonance. Un espace qui s'ouvre, l'approche d'une paix possible."
Nul mieux que Krishnamurti n'a su parler de la méditation. De ce qui se vit dans cette pratique. Pourtant, malgré la simplicité et la clarté de ce qu'il dit, à l'image des dialogues que transcrivent les livres publiés, peu de personnes saisissent, ressentent la justesse et la profonde résonance de sa parole. Car il ne s'agit vraiment pas de comprendre avec sa tête, ce qui serait un comble pour la pratique méditative, mais bien de ressentir ce qu'il partage avec nous d'une pratique qui ne sera jamais une technique mais bien un état d'être intérieur.
Krishnamurti répondait un jour à la question, "que vous a apporté la méditation ?", : "à me rendre plus humain". Non pas à être un meilleur humain, plus parfait, plus ceci, plus cela, comme d'aucun voudrait que nous soyons. Non. Juste plus humain. Plus véritablement humain. Perfectible soit. Mais pas parfait. Nous sommes humains avec toutes nos imperfections, nos faiblesses, nos erreurs et nos errances. Car rien de ce qui est humain ne nous est étranger, comme disait déjà Terence, poète latin.